T77 - SERGE, LE NAVIGATEUR PICARD.

SERGE a quitté Amiens, capitale de la Picardie, à vélo, le 3 décembre 2005 à 10 h 10 min, direction Cadix en Espagne. Là, fin janvier, il a retrouvé Diogène, fière barque qui l’emmène, seul à bord, à travers l’Atlantique, vers les terres françaises de Guyane ou des Antilles. ll doit y accoster au printemps 2006.

Le jour du départ d’Amiens Léo indique à Serge le port d’arrivée : Cayenne …En effet, lors de son départ Serge avait prévu de toucher la côte de l’Amérique à Cayenne. Mais, au milieu de son parcours dans l’Atlantique, il a décidé de modifier sa route pour arriver dans un port des Antilles, probablement à la Guadeloupe. " Attention aux priorités, Serge, attention aux cargos ! " dit Léo.

Nous ne savons pas ce que lui répondit Serge qui, de son index ganté, pointe Cadix, encore bien lointain, à 50 jours de vélo de la capitale picarde ! Cette photographie a en effet été prise le matin du départ de Serge….et il ne faisait pas chaud ! Vous pouvez suivre les aventures de Serge, lui écrire aussi, en direct sur son site : http://serge-jandaud.com.

Pour nous, restés en Picardie, éloignés des soucis, préoccupations et rêveries de notre ami solitaire qui transforme un rêve ancien en réalité, son périple est l’occasion de parler un peu de cette Terre que nous foulons chaque jour. La Terre, vous connaissez ? Vraiment ? La Terre est l’une des neuf planètes du système solaire : la troisième à partir du Soleil.

Présentons-là.

C’est une dame âgée de 4,5 milliards d’année, sphérique ou presque, avec un diamètre de 12 756 km, une masse d’environ 5,9 x 1024 kg, une densité de 5,5, une surface de 510 millions de km2. Toujours en mouvement, elle parcourt son orbite elliptique autour du Soleil en un temps qu’on nomme : l’année, à la vitesse de 29,78 km/s. Elle tourne aussi autour de son axe en une journée. L’année correspond à 365,25696 rotations ; elle dure donc 365,25696 jours.

Ces données, sont connues …tout au moins, nous en avons tous un bon ordre de grandeur. Elles sont admises depuis plusieurs générations. Leur précision n’étonne pas. Elles sont vraies …puisqu‘écrites ! ! ! Toutes ces connaissances font maintenant partie de notre culture. Et pourtant… !

Buffon (1707-1788) n’estimait-il pas l’âge de notre planète à 75 000 ans !

La Terre, une boule sphérique ou presque :

Des querelles sur la forme de la Terre subsistent jusqu’à la fin du XVIIIème siècle ! Ce sont elles qui conduisirent à diverses mesures du méridien terrestre : celle en Laponie dirigée par Maupertuis (1736-1737) ; celle au Pérou dirigée par Bouguer et La Condamine (1735-1744). Donc : une mission en régions polaires et une en régions équatoriales. Le résultat fut sans appel : notre planète est aplatie aux pôles. Nous vous parlerons dans un prochain texte d’une autre mesure, encore plus célèbre, celle de l’arc de méridien de Paris par Delambre et Méchain il y a un peu plus de 200 ans.

Aujourd’hui, nous calculons assez précisément la différence de longueur entre le rayon polaire et le rayon équatorial de notre planète. Cette différence, petite, exprime mal l’aplatissement de notre boule terrestre. Beaucoup plus expressif est le rapport entre cette différence et le rayon équatorial : ce quotient (appelé " aplatissement " de la Terre) est de 1/298.

La Terre gravite autour du Soleil ! Bien entendu, bien entendu ! ! !

Mais vous connaissez certainement la terrible histoire de Galileo Galilei (1564-1652). A 70 ans, parce qu’il avait " … été jugé véhémentement suspect d’hérésie pour avoir tenu et cru que le Soleil était le centre du monde et immobile, et que la Terre n’était pas le centre et qu’elle se mouvait " Galilée fut contraint à l’abjuration ( renoncement solennel) de ses écrits. Il le fit le 22 juin 1633 dans le temple de Minerve à Rome. C’est que ses écrits sur la place de la Terre dans l’univers et sur ses mouvements contredisaient l’enseignement de la Sainte Eglise. Précisons ce que nous entendons par " fut contraint", en rappelant que le grand astronome Copernic, lui aussi en totale opposition avec les enseignements de l’Eglise d’alors, attendra… l’année de sa mort (1543) pour oser publier, le premier, que le Soleil (et non la Terre comme l’enseignait l’Eglise catholique) était le centre de l’Univers. Souvenons-nous aussi que le 17 février 1600 Giordano Bruno fut brûlé vif par décision de l’Inquisition ( tribunal d’exception créé en 1231 par le pape Grégoire XI pour lutter contre les hérésies, c'est-à-dire les croyances en désaccord avec celles de l’Eglise). On comprend que Galilée, certes hardi scientifique, se soit comporté en homme… prudent, désireux de sauvegarder sa vie.

Notre Soleil, si proche (150 millions de kilomètres), dispense à notre globe la chaleur qui y a permis l’apparition et le développement de LA VIE, sous les formes infiniment variées des très nombreuses espèces végétales et animales. Toutes celles que nous connaissons font l’objet de catalogues et répertoires sans cesse remis à jour.

Mercure, la planète la plus proche du Soleil, avec des écarts de température entre le jour et la nuit de près de 500°C, ne semble pas être l’endroit rêvé pour passer des vacances ! …pas plus que Vénus dont la température moyenne avoisine 500°C !

Serge contemple des millions d’étoiles et les quelques planètes visibles à l’œil nu (Mars, Mercure, Jupiter, Vénus). Bâtît-il quelques histoires qui se passeraient sur Mars? A la fin du XIXème siècle, l’Américain Schiaparelli, depuis son observatoire " Mars Hill" situé en Arizona, a relevé sur " la planète rouge "plus de 500 tracés rectilignes qu’il nomma " canaux ", car, selon lui, il ressemblait à des constructions de canaux d’irrigations. Pour lui, leur aspect singulier interdisait de penser qu’ils étaient dus à des phénomènes naturels, donc ils étaient nécessairement…le fait d’ êtres vivants et intelligents ! Avec une température moyenne de -25°C, parions que la vie, si elle existe sur Mars, doit y prendre des formes qui nous sembleraient bien insolites.

D’ailleurs la vie existe-t-elle ailleurs que sur notre Terre ? Loin des superstitions, croyances, mythes ou religions diverses, anciennes ou actuelles, des scientifiques sérieux tentent de répondre à l’angoissante question de l’existence éventuelle de formes de vie dans notre univers. Question que, dans sa pseudo solitude, notre ami Serge doit aussi se poser. Nous savons, depuis que la sonde Huygens s’est posée sur Titan en janvier 2005 après un voyage de 7 ans et un parcours de 3,5 milliards de kilomètres, que ce satellite de Saturne découvert par Huygens en 1655 contient des molécules organiques … !

Accoste, ami, nous avons tant de choses à te demander sur ce que tu as vécu, vu, entendu, imaginé, pensé,… !

Un exemple récent de cette recherche de la présence de Vie ailleurs que sur Terre:

Le 16 novembre 1974, depuis le radio télescope géant d’Arecibo situé dans le cratère d’un volcan géant près de Porto Rico (au large d'Haïti), un message écrit avec des 1 et des 0 (écriture binaire) a été lancé en direction de l’amas d’étoiles Messier 13. Ce message se déplace à la vitesse de la lumière (300 000 km/s) et atteindra sa destination dans 25 000 ans. Alors si une étoile parmi les centaines de milliers de cet amas est entourée d’au moins une planète et si cette planète est habitée et si notre message est lu et si il est compris, …alors peut être aurons-nous une réponse que peut être nous saurons lire… Mais nous devons attendre 50  000 ans. Alors attendons !

Retour ici bas : pour ce premier article, nous nous contenterons de vous présenter un problème et sa réponse : Comment s’y prendre pour se repérer sur notre globe ?. Se repérer sur un globe représentant notre Terre en modèle réduit est-il le meilleur moyen ? Ne vaudrait-il pas mieux reproduire la surface de notre boule terrestre sur un plan, plus facile à manipule, à ranger, à déplacer et à emmener avec soi qu’un globe, même miniature ?

Bien sûr, et des spécialistes ont inventé des méthodes pour représenter la surface terrestre sur un plan, par exemple sur une feuille de papier qu’on nomme " carte ". Chose bien commode pour l’utilisateur : n’est-ce pas ami Serge !

Mais attention : il est facile de démontrer qu’il est IMPOSSIBLE de figurer EXACTEMENT la surface terrestre (sphérique) sur une feuille (surface plane).

Tous les efforts des cartographes ont donc consisté à inventer des procédés : les projections, qui permettent de transformer au moins mal, cette surface sphérique de notre globe en une surface plane : la carte. Ces différents systèmes de projection cherchent à obtenir une déformation la moins grande et la moins gênante possible.…Mais, quelque pointue que soit leur invention, il y aura toujours une déformation !

Mieux vaut le savoir ! L’utilisateur, prévenu, choisira les cartes réalisées avec un système de projection qui ne gêne pas l’usage qu’il veut faire de ces documents.

Par exemple, Serge a intérêt à utiliser des cartes réalisées par " projection conforme ", …mais pas des cartes réalisées en " projection équivalente ". Et compte tenu des régions où il navigue (Atlantique tropical) des cartes réalisées selon la projection cylindrique de Mercator conviendront très bien car elles déforment très peu les régions intertropicales. Par contre il ne peut pas utiliser des cartes réalisées en projection orthographique polaire ni celles obtenues par projection conique car elles déforment trop les région où il navigue.

Ces termes vous semblent barbares… ! Ces notions de projection vous paraissent bizarres  ! ….Vous avez bien raison. C’est pourquoi nous en reparlerons de manière plus précise, donc plus claire et plus utile dans un prochain texte.

Bonne navigation sur Internet …en suivant notre ami Serge… !

 

bibliographie : Nous avons évoqué des problèmes importants, nombreux, qui ont fait l’objet d’études croyances et théories diverse depuis l’aube de notre humanité. Fort heureusement, nous disposons actuellement d’ouvrages de vulgarisation scientifique particulièrement complets et clairs que vous trouverez dans la bibliothèque de votre collège. Nous vous signalons ce jour :

ADAPT Editions  Arkan Simaan et Joelle Fontaine L’image du MONDE des Babyloniens à Newton